[article] Titre : | L’hiver gagne | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Véronique Nahoum-Grappe, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p.10-13 | Langues : | Français | Résumé : | Avec la campagne électorale qui bat son plein, le paysage sonore change : le bruit de fond hausse d’un ton. Les conversations à table se muent plus souvent en disputes, l’invective en injure… On s’étreint entre parfaits étrangers du même bord ; on se hait entre proches d’avis contraire. Il s’agit tout de même de choisir collectivement les responsables politiques du pays, une occasion historique rare. Mais dans les disputes ordinaires, on entend souvent des affirmations du type « moi, je déteste, j’aime » tel ou telle, comme si le goût personnel suffisait comme raison du choix en face de l’affiche. Tout se passe comme si le ton de conviction remplaçait la démonstration, comme si la détestation d’un candidat justifiait le rejet de sa politique, dans un contexte d’immense incertitude quant à ce qui peut arriver, dont les formes négatives possibles, sociales, écologiques et politiques, semblent gagner en crédibilité.
Depuis sans doute les cafés urbains d’Ancien Régime en France (Le Procope à Paris ouvre en 1686) comme dans l’auberge en campagne au soir de la foire, l’atmosphère des discussions politiques collectives – et pas seulement leur contenu discursif –, a connu une évolution historique plausible, lourde et sombre à cause du manque d’espoir raisonnable ou exaltée et pleine de joie en raison d’une croyance partagée en un lendemain qui puisse chanter. Sans compter les vastes zones d’éloignement social de la place publique, exprimé par l’abstention peut-être et un désintérêt radical sans doute, tant il semble impossible de changer le rapport de force… | Permalink : | http://bibliothequeucm.educassist.mg/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=57 | in Esprit > N°481-482 (Janvier-Février 2022) . - p.10-13
[article] L’hiver gagne [texte imprimé] / Véronique Nahoum-Grappe, Auteur . - 2022 . - p.10-13. Langues : Français in Esprit > N°481-482 (Janvier-Février 2022) . - p.10-13 Résumé : | Avec la campagne électorale qui bat son plein, le paysage sonore change : le bruit de fond hausse d’un ton. Les conversations à table se muent plus souvent en disputes, l’invective en injure… On s’étreint entre parfaits étrangers du même bord ; on se hait entre proches d’avis contraire. Il s’agit tout de même de choisir collectivement les responsables politiques du pays, une occasion historique rare. Mais dans les disputes ordinaires, on entend souvent des affirmations du type « moi, je déteste, j’aime » tel ou telle, comme si le goût personnel suffisait comme raison du choix en face de l’affiche. Tout se passe comme si le ton de conviction remplaçait la démonstration, comme si la détestation d’un candidat justifiait le rejet de sa politique, dans un contexte d’immense incertitude quant à ce qui peut arriver, dont les formes négatives possibles, sociales, écologiques et politiques, semblent gagner en crédibilité.
Depuis sans doute les cafés urbains d’Ancien Régime en France (Le Procope à Paris ouvre en 1686) comme dans l’auberge en campagne au soir de la foire, l’atmosphère des discussions politiques collectives – et pas seulement leur contenu discursif –, a connu une évolution historique plausible, lourde et sombre à cause du manque d’espoir raisonnable ou exaltée et pleine de joie en raison d’une croyance partagée en un lendemain qui puisse chanter. Sans compter les vastes zones d’éloignement social de la place publique, exprimé par l’abstention peut-être et un désintérêt radical sans doute, tant il semble impossible de changer le rapport de force… | Permalink : | http://bibliothequeucm.educassist.mg/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=57 |
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